Émergence des premiers logements sociaux de Bruxelles : Les Vieux Blocs
Bruxelles, ville insalubre
Dans la 2ème moitié du 19ème siècle, de nombreux grands travaux d’assainissement sont entrepris dans Bruxelles. Pour ne parler que de 2 des projets les plus emblématiques, il y aura le percement de la rue Blaes dans les années 1850, puis, une décennie plus tard, les grands travaux de voûtement de la Senne qui verront tout le bas de la ville éventré. Au cours de ces grands chantiers, de nombreuses maisons, insalubres, sont détruites et peu se préoccupent du relogement de leurs occupants.
Assainissement
Au tout début du 20ème siècle, et toujours dans cette mouvance d’assainissement de Bruxelles, un quartier entier sera détruit dans les Marolles. Composé d’un enchevêtrement de ruelles sinueuses et d’impasses insalubres, ce quartier est particulièrement insalubre et il y règne une grand promiscuité : Des familles entières vivent dans une seule pièce, sans eau courante et sans aucun confort. On se partage parfois une latrine pour 50 voisins.
Ces quartiers seront donc détruits et les habitants, parmi les plus pauvres de Bruxelles, risquent de se retrouver à la rue. C’est alors que l’architecte Émile Hellemans imagine un projet qui va révolutionner la vision du logement et l’accès : la construction, sur l’emplacement même de ces quartiers, d’un complexe d’immeubles modernes ou pourront être relogés les bruxellois les plus pauvres. Émerge aussi, par la même occasion, le concept de « logement social » : l état, propriétaire des appartements, demandera à leurs occupants un loyer adapté à leurs revenus.
Finalement inaugurée en 1915, la Cité Hellemans est résolument moderne : La taille des logements est adaptée à la famille qui y vit, chaque appartement dispose d’un accès à l’eau courante, et même l’esthétique des bâtiments n’est pas en reste : briques de différents coloris, pierre, appuis-de-fenêtre taillés,… Oui, les gens les plus pauvres ont aussi le droit de vivre dans des conditions dignes et décentes. Les rues qui donnent accès aux différents blocs sont baptisées avec des noms de vieux métiers exercés dans le quartier : Rue des Chaisiers, rue des Tonneliers, rue des Ramoneurs,…
Ce quartier, qui inspire vaguement les cités ouvrières anglaises, a servi de décors pour plusieurs films. On passe par la Cité Hellemans, appelée aujourd’hui « Vieux Blocs », lors de la visite guidée « Bruxelles, 1000 Ans de Luttes » qui vous emmène dans le quartier des Marolles en vous racontant les grands mouvements sociaux qui l’ont marqué.
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