Ils sont rares ceux qui se souviennent de la façade du Palais de Justice sans ses éternels échafaudages. Et pour cause : Cela fait presque 40 ans qu’ils sont en place !
Un Palais de Justice qui avait besoin d’un sérieux lifting
C’est au début des années 80 que les premiers échaudages sont installés autour du Palais de Justice. L’édifice monumental de Joseph Poelaert, moins de 100 ans après son inauguration, a besoin d’être rénové. La pollution a endommagé les façades, certains murs s’effritent, l’isolation laisse à désirer,… Et plus on inspecte le bâtiment, plus la liste des travaux s’allonge… Plus le budget grossit !
La Belgique étant ce qu’elle est, les différents niveaux de pouvoir n’arriveront jamais à se mettre d’accord. Les budgets à débloquer sont tellement énormes qu’on ne parvient pas à s’entendre. Les législatures se succèdent et rien ne bouge. À part un petit lifting et quelques rafistolage cosmétiques, les travaux ne vont jamais avoir lieu !
Un gouffre financier
Début des années 2000. La société qui avait placé les échafaudages fait faillite. L’État belge en est maintenant propriétaire et ne devra plus verser de loyer. Bonne nouvelle ! Mais les structures métalliques, qui sont là depuis 20 ans, commencent à montrer des signes de fatigue. Rouille, fissures, certains menacent de s’effondrer, des plantes poussent sur d’autres. D’autres encore s’encastrent dans la pierre. L’État entreprend donc d’importants travaux de rénovation… des échafaudages ! Pas de doute : On est bien en Belgique !
Les caisses de l’État, qui avaient payé la location des échafaudages pendant plus de 20 ans, en financent maintenant la rénovation.
C’est pour quand, la fin des travaux ?
Depuis les années 2000, rien ne bouge. À l’heure ou la Justice est de plus en plus sous-financée, ou les retards des dossiers se comptent en années, ou personnel et magistrats manquent partout, plus personne ne semble de se préoccuper du géant de la Place Poelaert. Certains évoquent une fin des travaux pour 2040, ou 2050… D’autres parlent d’ouvrir le projet au privé, ce qui permettrait d’y injecter de l’argent frais… D’autres encore, plus radicaux, plaident pour une démolition. La vérité, c’est que personne ne sait vraiment comment tout cela va finir.
Poelaert est mort 4 ans avant l’achèvement de son œuvre. L’auteur de ces lignes, né au début des années 80, se demande si il verra un jour le Palais sans ses grillages de fer qui semblent le tenir debout.
On parle du Palais de Justice, de son origine à nos jours, pendant la visite « Bruxelles : 1000 Ans de Luttes » qui sillonne les Marolles.
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